Premieres journees dans les bidonvilles : visites des famille
Rien de ce qu'on peut imagner ne ressemble au bidonville de PASAY city.
L'air empeste, les rues sont remplies d'enfants pieds nus, de chats maigrissimes, de poules, ... la riviere est une poubelle geante, et on ose et a peine regader ce qu'il peut bien avoir dedans.
Les "maisons" font la taille d'une salle de bain en france, et ils sont parfois 11 enfants a vivre dedans !
Pour atteindre l'interieure d'un habitat il faut monter des escaliers raides comme une echelle et pas plus larges que 30 centimetres, il y fait tout noir, les vetements (pas nombreux) pendent au plafond et les cafards font la taille de ma paume (ou presque ...) .
Les enfants nous courent apres en criant "hello, hay what's your name ? ..." veulent tous nous toucher, ils sont la joie de vivre incarnee, et rient tout le temps ! les meres sont heureuses de nous voir et nous remercie d'aider leurs enfants, les peres, au contraire, restent tres froid, ne veulent pas croiser nos regards et restent tres distants.
Nous avons passe nos premieres journees a interroger les enfants du programme, dans un barongai (sorte de quartier ), pour apprendre a les connaitre, et pour se presenter.
La chaleur est epuisante, etouffante, mais malgres ces conditions tres difficiles on en ressort heureuses, les sourires des enfants et leur joie de nous voir compensent largement !
Le bidonville est une tres grande famille, les enfants sont tous comme des freres et soeurs, et lorsque l'on demande a un pere combien d'enfant il a, il a parfois du mal a repondre. En effet leur notion de la famille n'est pas la meme que la notre, puisqu'ils sont tous ensemble tout le temps, qu'ils vivent tous de la meme maniere, et q'une maison se reduit a un plancher, plus aucune limites n'existe entre la leur et la famille voisine.
Certaines habitudes francaises ne peuvent meme pas etre envisagees dans bidonville, comme par exemple dormir en pyjama.
Le bidonville se divise en plusieur quartier, certain sont plus riches que d'autre, la classe la plus elevee a des murs en beton, un ventilo, des assiettes, la seconde vit dans des cabanes les unes collees aux autres et a de quoi s'habiller, la derniere vit entre les egouts et la rue, n'a pas l'electricite, et ne sont pas toujours habilles.
Malgres la salete ambiante les habitants cherchent a reste propre (lavage de dents pour la classe la plus elevee, lavage dans une bassine d'eau pour la classe moyenne, douche sous la pluie pour les plus pauvres) et les filles sont toutes tres tres coquette: vernis, elastic brillants, bague a tout les doigts, rouge a levre parfois !!
On a donc tout visite, et aujourd'hui nous avons surtout vu les familles les plus pauvres, on a traverse les egouts dans le noir, les hommes dorment a terre, les chats trainent partout, les rats passent a tout allure entre nos jambes... Les enfants sont souvent nus, parfois portent un vieux vieux tee shirt tout troue, ils accumulent la crasse (leurs entre-bras, leur cous, et leur pieds sont noirs) et ont la peau terriblement abimee. Mais sont si contents de nous voir, tellement heureux qu'on les prennent en photo. ils rient sans arret et jouent a longueur de journee ! ils veulent nous donner la main ou ''have five''.
Je suis cideree par cette joie de vivre, cette capacite a s'epanouir sans rien, par la force des meres qui affrontent toute cette misere avec le sourir aux levres, certaines sont presque en pleurs en nous voyant, on est pour elles la chance d'offrir un avenir a leurs enfants, et ont du mal a trouver les mots pour nous remercier.
Les enfants sont si heureux d'aller a l'ecole et font tout leur possible pour etre premier de classe, ils adorent travailler, et revent d'etre policier, chef cuisinier, infermiere, marin ou professeur !
J'ai encore du mal a realiser tout ce que je vis et tout ce que je vois. La misere ne peut pas s'imaginer, ni meme se decrire, il faut la sentir et la toucher pour la comprendre.
Coralie